Alors que Moussy-le-Neuf compte déjà plusieurs millions de tonnes de déchets de chantiers enfouis sur son territoire, une nouvelle demande d’enfouissement a été déposée par la société ECT pour une capacité de stockage démesurée sur le site de « La fontaine de Brie ».
L’entreprise ECT a déposé en préfecture le 2 juin 2014 une nouvelle demande d’exploitation d’une installation de stockage de déchets de chantiers à Moussy-le-Neuf. Cette exploitation, pour une capacité de stockage totale de 6 425 800 tonnes (soit 3 212 900 m3) sur 42 hectares entraînerait la rotation de 140 camions par jour pendant 7 ans.
Pourquoi un projet si vaste ? Cela s’explique par le fait que le Conseil Régional, qui est l’ordonnateur de la gestion des déchets de chantiers, souhaite limiter fortement le stockage des déchets en Seine-et-Marne en raison d’un fort déséquilibre entre l’est et l’ouest de la région. Pour contourner cette limitation qui interviendra au premier semestre 2015, les entreprises du secteur se pressent de déposer des demandes pour des volumes très importants. Le projet de « La Fontaine de Brie » est inédit sur notre commune tant la capacité demandée est démesurée.
Pourquoi Moussy-le-Neuf ? Comme l’a reconnu le représentant d’ECT lors d’une réunion à Vémars le 3 octobre, c’est bien le maire de Moussy-le-Neuf qui a incité ECT à réaliser ce projet sur notre commune. En acceptant un tel projet, la majorité municipale ne rend service ni aux Moussignols ni aux Franciliens. Les entreprises qui ont ainsi facilement accès à des terrains pour le stockage ne sont pas incitées à investir dans le recyclage des matériaux (qui rapporte moins mais respecte plus l’environnement), ce qui devrait pourtant être l’objectif de tous les élus.
Concentration des risques environnementaux. Ce vaste projet fait suite à une longue série qui dure sur notre commune depuis une dizaine d’années. Les sites de la Grande Borne et des Longues Raies concentrent déjà plusieurs millions de m3 de déchets de chantiers. Cela représente bien sûr un risque à long terme pour l’environnement. Mais ce projet s’inscrit aussi dans un contexte local. Notre territoire concentre déjà beaucoup de nuisances et de risques pour l’environnement. Les pollutions liées à l’aéroport, l’usine d’incinération de Monthyon, les grands accès routiers et la ligne de TGV sont autant de nuisances et de risques pour les habitants. Avec l’usine de compostage et de méthanisation, les nuisances et le risque de décote immobilière seront à leur comble.
Pourquoi à Moussy-le-Neuf ?
Cette question a été posée à de nombreuses reprises depuis le conseil municipal du mois d’octobre. Elle revient souvent dans la bouche des habitants qui ne comprennent pas pourquoi ce type de projet atterrit une fois de plus sur notre commune. Après tout Moussy a déjà donné.
Cette question, nous y avons répondu plus haut. C’est bien le maire de Moussy, également président de la communauté de communes, qui a incité ECT à réaliser ces projets sur notre commune. La bonne question est donc de comprendre pourquoi la majorité municipale y a intérêt. La réponse est simple : aucun. Lorsque cela est dit, il reste une donnée à prendre en compte : plusieurs proches de Bernard Rigault, actuels et anciens conseillers municipaux par exemple, ont été, directement ou par le biais d’un membre de leur famille, en affaire avec ECT.
Pour les habitants les plus anciens, on se souviendra que Claude Picard, actuel patron d’ECT, était déjà le président de la SAETA qui exploitait la décharge de Choisy-aux-boeufs. En 1996, alors que des pollutions étaient déjà relevées sur le site, Bernard Rigault s’était prononcé pour la continuation de l’exploitation de la décharge et son élargissement sur le territoire de Moussy. Depuis, ce site a été classé « site et sol pollués » par le ministère de l’environnement...
Ce sont donc des liens anciens, financiers, qui expliquent l’implantation de ces projets à Moussy.