Comme nous l’avions promis pendant la campagne municipale et comme
nous l'avions annoncé sur notre site le 17 septembre et dans l’édition du QDN de
novembre, nous nous sommes rendus au conseil municipal du 5 décembre munis
d'une caméra afin d'enregistrer les débats et les questions du public pour les
retransmettre sur internet. Le bien-fondé de cette proposition, qui visait
avant tout à élargir le champ d’information municipal et à permettre aux
citoyens qui n’ont pas accès à la salle du conseil en raison de son
inaccessibilité, à participer au débat, n’était visiblement pas partagé par la
municipalité. Feignant la surprise en nous voyant sortir la caméra et
multipliant les obstructions, l'équipe municipale a tout fait pour nous
empêcher de réaliser le tournage (allant même jusqu’à tenter physiquement de nous
en empêcher). Alors que nous étions prêts au dialogue et que nous avions coupé
la caméra afin de nous expliquer, le maire, Bernard RIGAULT, a préféré, une
fois de plus, boxer sous la ceinture en s'en prenant personnellement aux
membres de l'opposition présents en utilisant ses armes habituelles : la
diffamation et la calomnie. Notre équipe a alors décidé de reprendre le
tournage coûte que coûte. Devant notre insistance et refusant tout dialogue, le
maire a joué le pourrissement et a réquisitionné la gendarmerie afin de faire
interrompre l'enregistrement et saisir la cassette... Mais nous étions dans
notre bon droit: la gendarmerie nous a tout naturellement donné raison et le
maire, défait, a du finalement proposer en catastrophe un huis clos afin de
nous empêcher définitivement de filmer.
Nous ne pouvons laisser cet incident sans
suite car tout ceci constitue une atteinte grave du droit d'information des
citoyens et un irrespect évident des individus et de l’opposition. D'autant que
la municipalité a récidivé en transformant la vérité dans le compte-rendu
officiel du conseil publié mardi 16 novembre. Faisant la part belle au point de
vue du maire, sans aucune objectivité, il y est, entre autre question, d'une demande d'interruption effectuée
par la gendarmerie qui n'a jamais existé. Si tel avait été le cas, le tournage n'ayant
jamais été interrompu, cela aurait constitué un délit. La gendarmerie est
pourtant repartie sans constater aucune infraction ni aucun trouble à l’ordre
public et sans saisir la cassette.
Cet incident est inacceptable. Non seulement la municipalité a
privé les citoyens de la séance publique du conseil (ce qui ne doit souffrir d’aucune
exception) mais elle a également fait preuve d’une irresponsabilité flagrante.
Les élus, en préparant et en organisant l’obstruction afin de résister à ce qui
est un droit fondamental pour les citoyens, ont déshonoré le mandat de
représentants du peuple qui est le leur.
Dans un premier temps, plusieurs plaintes
pour diffamation ont été déposées à la gendarmerie de Dammartin-en-Goële. Nous
avons ensuite déposé un recours en annulation pour excès de pouvoir auprès du
tribunal administratif de Melun, pour récuser le recours au huis clos qui est,
d'après nous, abusif. Cette procédure est longue (24 mois environ), mais elle
démontrera à coup sûr, que le maire a abusé de son pouvoir.
Lors du conseil du
9 janvier, au cours duquel nous nous sommes à nouveau présentés avec une
caméra, le maire, après épuisement de toutes les questions à l'ordre du jour,
nous a demandé de couper la caméra. Pensant qu'il existait une raison légitime,
nous nous sommes exécutés pour nous apercevoir finalement, que le maire
souhaitait uniquement nous empêcher de filmer les questions du public. Nous
avons alors décidé de rallumer la caméra en nous expliquant sur notre geste. En
effet, bien que la séance soit close, les questions du public restent dans le
cadre d'une réunion publique. Même si celle-ci est informelle, nous n'avons
aucune obligation de couper la caméra. D'ailleurs, si ce n’est un membre du
public, proche du maire, qui s’est manifesté pour demander à ne pas être filmé,
ce qui n'est pas dans nos intentions puisque nous ne filmons que les membres du
conseil en plan fixe, à la sortie du conseil, les avis était plutôt unanimes sur
la nécessité de filmer ces questions. Un conseiller municipal nous dira même le
lendemain qu'il était contre ce "coup" préparé à l'avance par la
municipalité.
Nous ne souhaitons pas, bien sûr, entraver les débats, ni
empêcher le public de s'exprimer. Mais en vérité, le problème n'est pas là. Le maire
ne veut pas tant protéger la tranquillité des membres du public que la sienne.
Les questions du public étant la seul chose qu'il ne contrôle pas, sa peur ne
viendrait-elle pas plutôt des questions gênantes qu'il a jusque-là préféré
traiter par le mépris et les coups bas en petit comité, chose qu'il ne pourra
plus faire au grand jour.
Depuis, malgré le chantage et la mauvaise volonté de
la municipalité, nous continuons à nous présenter au conseil munis d'une caméra
et nous continuerons à filmer les élus au-delà de la séance, pour permettre aux
Moussignols de s'exprimer au grand jour, s’ils le souhaitent.