Evoqué à plusieurs reprises lors des concertations sur le PLU, la station d’épuration n’est plus aux normes et représente une menace en terme de pollution des eaux. Pourtant et malgré les injonctions de l’Etat, aucun plan d’investissement n’est prévu pour remédier aux problèmes. Retour sur une alternative écologique et économique.
Savez-vous que la première pollution, avant même la pollution atmosphérique, est celle de l’eau ? Douche, bain, toilette, vaisselle, … chaque jour, nous déversons dans l’eau des milliers de produits chimiques qui polluent durablement, faute d’un retraitement efficace.
Le lagunage est une solution intéressante. Il s'agit d’un système naturel de filtration par des micro-organismes, des algues et des plantes aquatiques. Cela consiste à établir un écoulement lent par gravité des eaux usées dans plusieurs bassins de rétention (3 à 5). Les lagunes sont généralement construites sous forme de bassins de terre, pourvus de talus et sont généralement aménagées en jardins. La condition la plus importante, pour l'épuration des eaux résiduaires dans les lagunes, est que le contenu de ces dernières ne soit à aucun moment en putréfaction.
Le premier bassin est la lagune à microphytes où l’on trouve les bactéries et les algues microscopiques. La minéralisation de la matière organique soluble en suspension est assurée par les bactéries. Elles la transforment en eau, gaz carbonique, nitrates et phosphates. Ces composés simples vont être assimilés par les algues qui, grâce à la lumière du soleil, vont effectuer la photosynthèse pour assurer leur métabolisme et libérer de l’oxygène essentiel pour la vie des bactéries. La matière organique qui se dépose au fond des bassins est dégradée par fermentation, produisant la minéralisation des boues et des dégagements gazeux fixés par les algues. Les lagunes à macrophytes constituent le plus souvent le deuxième et le troisième bassin (s’il y en a trois). Il y vit des algues, des roseaux et des plantes aquatiques capables d’absorber des substances inorganiques, notamment l’azote et le phosphore, l’ammonium, le nitrate, l’ophosphate et de les mettre en valeur. Elles permettent ainsi la destruction des engrais. Les plantes aquatiques fixent également les sels minéraux pour leur croissance. Il se développe alors des micro-organismes qui se nourrissent des plantes elles-mêmes. L’apparition de zooplancton permet d’améliorer la filtration de l’eau. Il s’établit ainsi des chaînes alimentaires entre les bactéries.
Ce système a une grande efficacité sur la réduction des concentrations en phénols, hydrocarbures, détergents et engrais dans les eaux en sortie. La longue exposition des eaux aux rayons du soleil permet de réduire considérablement le nombre d’agents pathogènes.
Son faible coût, deux à trois fois moins onéreux qu’une station chimique traditionnelle, le peu d’entretien et les résultats imbattables qu’il obtient en terme de dépollution, mettent désormais ce système au premier rang des solutions d’épuration des eaux usées performantes pour les communes rurales comme la nôtre.
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